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  • : Bretagne-Kabylie à coeur ouvert
  • : Entre la Bretagne et la Kabylie, il y a des différences de relief, de climat, de langue, de culture... Mais il y a aussi des points communs : l'âme rurale, l'esprit d'entreprise, le culte du savoir, la richesse du coeur...
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Bonjour,


Entre l'instituteur breton et ses élèves kabyles, une histoire de coeur.

Vous pouvez également me retrouver sur mes deux autres blogs :

 
kabyliehieretmaintenant.over-blog.com/

et

 
kabyliedemes22printemps.over-blog.com/



Alors que j'avais 22 ans, l'âge de remplir mes obligations militaires, une décision s'imposa vite à moi : partir pour 2 ans en coopération en Algérie.

Entraîné dans la spirale d'une relation de confiance d'enseignant à enseignés, où l'attachement du Breton à ses petits élèves Kabyles devint plus qu'une évidence, je restai finalement 3 ans dans cette belle région qu'est la Kabylie.
Mon histoire personnelle avec ce peuple allait-elle s'arrêter là ?

Le MAITRE de passage allait-il rester un ETRANGER oublié au fond de la mémoire collective des Ouadhias ?

Vous verrez en parcourant ce blog que finalement le COEUR a ses raisons que la raison ignore.

10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 18:02

Mon quatrième retour en Kabylie  (16)

 

 

 

Après le petit déjeuner, une sortie dans le centre-ville s'impose car je dois absolument récupérer mon téléphone au magasin. Ouf !  Le gérant a réussi à le débloquer, je vais pouvoir appeler mon épouse et prendre des rendez-vous avec les personnes que je souhaite rencontrer.

 

Je me rends aussi chez Hacène le photographe pour dupliquer des CD que j'ai ramenés pour mes amis.

 

Je passe aussi par le café "mon village" où je rencontre évidemment des personnes connues.

 

L'après-midi est consacrée à Ouadhias-villages, berceau de mes 22 printemps. Par devoir de mémoire, je me devais  d'y faire un "hadj".

 

Nous laissons la voiture au lieu-dit "tighilt", col le plus élevé de Ouadhias-villages. C'est un endroit symbolique. C'est là qu'on a élevé un monument funéraire en mémoire des 4 tués lors des émeutes kabyles du printemps 2001.

 

Kabylie 2010 112au fond le monument

 

 

C'est là aussi qu'on a construit une maison de quartier pour les jeunes (il n'y avait rien pour les jeunes en 1970). 

 

Kabylie 2010 110

au fond la maison de quartier

 

 

C'est donc un lieu de rencontre entre les gens d'Aït Abdelkrim, Tiki-Ouecht, Aït Chellala et même de Taourirt.

 

Mais pour moi ce lieu a une valeur très sentimentale. Il demeurera dans ma mémoire jusqu'à ma mort le temple du savoir. C'est en effet à 70m que se trouvent les vestiges de l'école des Pères Blancs où j'ai enseigné durant trois ans. Quand je vois ce qu'elle est devenue, j'ai l'âme en peine. Ne pouvait-on pas faire autre chose de cet édifice qui fût pour les jeunes attrayant, enrichissant, formateur, dans la continuité de ce que les anciens ont connu ou vécu ?

 

Désabusé, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'oeil à cette allée du souvenir.

 

Kabylie 2010 111

 

puis j'entre dans la maison de quartier pour y saluer les personnes présentes.

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 20:15

Mon quatrième retour en Kabylie  (15)

 

 

 

Lundi 10 mai :

 

Réveillé à 6h30, je me consacre à la lecture-écriture jusqu'à 8h.

La journée commence par un petit rayon de soleil nommé "Sissa" (Mélissa). C'est une fillette de 2 ans que garde Jedjiga. Elle est adorable, très éveillée pour son âge.

 

Elle parle bien, navigue sans difficultés dans les trois langues : kabyle, arabe, français. Elle s'intéresse à tout et, fait étrange, elle sait écosser les petits pois et les savoure tout crus ... Qui l'eut cru ?

 


 

 

Tous les matins, lors de son arrivée, j'aurai droit à son beau sourire et, si je suis absent, elle n'aura de cesse de me chercher dans toutes les pièces en s'écriant : "Rnesss". Et chaque matin, ce rayon de soleil qui s'est habituée au "roumi" me renvoie à l'éclat de ma petite-fille Aurégann qui a le même âge.

 

Kabylie 2010 064

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 15:20

Mon quatrième retour en Kabylie  (14)

 

 

 

Au moment où nous nous séparons, un vent impétueux déguisé en Père Fouettard fait trembler la maison de Djamel, accrochée je ne sais par quel miracle au flanc de la colline au-dessus d'un ravin impressionnant. Je ne suis pas trop rassuré, je l'avoue. 

 

A Ouadhia plongée dans la pénombre d'un crépuscule naissant, Jedjiga nous attend pour le diner. Après le repas, elle me montre ses oeuvres au crochet qu'elle réalise à ses heures perdues. La finesse des napperons de toutes formes  et l'agencement des motifs incrustés attestent son habileté artistique et son imagination créatrice.

 

Kabylie 2010 051

 

Kabylie 2010 052

 

Je la questionne aussi sur les franges de dentelle qui ornent les robes kabyles. Je cherche en effet à ramener pour mon épouse une collection de motifs, zigzags etc. qui pourraient lui être utiles pour ses réalisations en travaux manuels.

 

Voici, sorti de sa cachette, tout un panel de passementerie dont elle se sert suivant les besoins.

 

Kabylie 2010 053

 

Kabylie 2010 058

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 17:01

Mon quatrième retour en Kabylie  (13)

 

 

 

Djamel est aussi un passionné de cinéma. Il est très engagé dans la promotion du cinéma amazigh (berbère).

 

Ses déplacements à Alger ou d'autres lieux dans le cadre des activités du festival du cinéma amazigh attestent sa volonté de soutenir par la créativité l'émergence ou la résurgence d'un art trop longtemps ignoré ou délaissé. Selon lui, le cinéma doit être un moyen d'expression fort de l'identité et de la culture berbères.

 

Il nous a fait partager, via l'ordinateur, ses aspirations et ses espérances dans le processus du développement du cinéma berbère.

 

Djamel, ton engagement est louable surtout quand on sait les difficultés de toutes sortes que certains mettent en oeuvre pour faire barrage à l'expansion de cet art audio-visuel. Bonne continuation.

 

Kabylie 2010 047

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 19:23

Mon quatrième retour en Kabylie  (12)

 

 

 

Djamel est professeur de chimie. Je ne saurais plus dire à quelle occasion notre rencontre sur internet a eu lieu. Sans doute le hasard du surf sur la toile...

 

Depuis ce jour, notre correspondance m'a permis d'apprécier un homme au talent littéraire remarquable. Son aisance dans l'écriture de la langue française, tel Voltaire qui préconisait de cultiver son jardin, lui vaut sans crainte d'appréhender le domaine du roman et de l'essai philosophique. Par l'étendue de son registre lexical, la variété de ses figures de style, l'énoncé d'hypothèses pour répondre aux questions existentielles et métaphysiques qu'il se pose, il mérite non seulement d'être lu mais d'être reconnu au sein de la communauté des auteurs kabyles. Je l'avoue, j'ai un grand plaisir à lire ses écrits, j'aimerais avoir son talent.

 

Etant en Kabylie, l'occasion m'était donc donnée de le rencontrer de visu. Souvenez-vous des parutions précédentes, nous étions sur la route qui mène à Iboudrarène. A quelques encablures, se trouve son village : Bouadnane, où il nous reçoit chaleureusement.

 

La discussion s'engage en français, certainement par respect pour ma personne. Ismaïl qui est originaire du secteur proche des Ouacifs parlera de son père, auteur autodidacte décédé, de sa mère poétesse, conteuse et écrivaine en tamazight (langue berbère). Entre personnes férues de culture berbère, l'échange est fructueux. Je vois même poindre l'idée d'une collaboration possible. Et si une fois de plus ma présence en Kabylie permettait un tel avènement ! J'en serais évidemment ravi.

 

Kabylie 2010 044

 

Kabylie 2010 043

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 17:50

Mon quatrième retour en Kabylie  (11)

 

 

 

 

Mais qui a dit que l'Algérie est un pays plat avec du sable partout ? C'est vraiment mal la connaître !

 

Bien des régions de l'Algérie septentrionale ont un relief montagneux, sans compter le massif du Hoggar tout au sud.

 

Parmi elles, l'une n'a pas son pareil : c'est la Kabylie et son Djurdjura. Cette photo prise lors de notre montée vers Iboudrarène (Tassaft-Ouguemoun) en est l'incontestable témoin.

 

Kabylie 2010 041

 

Regardez comme ce paysage est magnifique : au premier plan les genêts en fleurs, le figuier et le chêne-vert, au second les forêts d'oliviers, plus loin les villages de la chaîne des Ouacifs et au fond  se découpant dans le ciel la montagne et ses formes naturelles ciselées par l'érosion comme cette "Main du Juif" que l'on a n'a pas l'habitude de montrer sous cet angle.

 

Chaque fois que je passe dans le secteur, mon émotion est toujours aussi intense, elle me colle à la peau. Les Kabyles savent-ils combien leur trésor, car c'en est un, est inestimable ? Sauront-ils le protéger des multiples agressions internes ou externes dont il est victime ?

Si vous voulez mon avis, d'après ce que j'ai vu depuis quelque temps au gré de mes balades, j'en doute vraiment. Polluer sans vergogne cet environnement c'est vraiment sacrilège.

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 14:53

Mon quatrième retour en Kabylie  (10)

 

 

 

De retour en ville, nous prenons au passage Ismaïl que j'ai sollicité pour me faire re(découvrir) le secteur de Tassaft-Ouacifs dont il est originaire. Connaissant sa faconde volubile, il m'a semblé être le guide idéal pour me faire entrevoir ce qui fait l'originalité de cette région. Deux chaînes de collines verdoyantes couronnées de multiples villages s'étagent vers le Djurjura de manière parallèle. C'est ce qui me captivait de loin quand j'enseignais aux Ouadhias et c'est ce qui me trouble encore en les voyant de plus près aujourd'hui.

 

Kabylie 2010 042

 


 

Ismaïl nous cite le nom de tous ces villages successifs qui aujourd'hui, du fait de constructions nouvelles et d'un urbanisme galopant, se rejoignent presque pour ne plus faire qu'une ligne continue. Des noms que je ne retiendrai d'ailleurs pas, vu leur nombre, mais que je saurai désormais situer de manière un peu plus précise. Toute cette région, dense par sa population, a été le théâtre d'opérations militaires de part et d'autre lors de la guerre d'Algérie. En outre, elle a donné jusqu'à aujourd'hui quantité d'hommes illustres, militaires ou politiques, depuis Amirouche le fameux colonel de la wilaya III  né à Tassaft-Ouguemoun jusqu'à Ouyahia premier ministre actuel né à Bouadnane. 

 

Kabylie 2010 039

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 22:32

Mon quatrième retour en Kabylie  (9)

 

 

 

 

Dès le début de l'après-midi, nous partons rendre visite aux parents de Jedjiga, épouse de Moh Amrane.

 

A notre arrivée, je m'aperçois que la maison, la vigne, l'arbre aux moutons me rappellent quelque chose. Je me rends compte en effet que je suis déjà venu dans cette maison en 2007.

 

Nous sommes attendus : les parents et deux soeurs de Jedjiga dans toute leur simplicité m'accueillent chaleureusement. C'est cela que j'aime chez les Kabyles, ce premier contact qui fonde une relation sur des bases solides de respect et de tolérance.

 

Kabylie 2010 028

 

Lors des présentations, les formules de politesse en langage kabyle que j'exprime avec une prononciation douteuse semblent réjouir mes hôtes du moment. Par la suite, la discussion qui se fait en français permet d'aborder bien des sujets d'aujourd'hui et d'hier. Bien sûr, le récit de mon passé en Kabylie qui date du début des années 70 retient toute leur attention.

 

L'échange amical se poursuit autour du traditionnel goûter de bienvenue ponctué de prises de photos pour immortaliser l'évènement.

 

Kabylie 2010 031

 

Kabylie 2010 033

 

L'occasion m'est donnée ici de saluer et remercier cette famille bien sympathique.

 

Kabylie 2010 032

 

Kabylie 2010 036

 



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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 19:43

Mon quatrième retour en Kabylie  (8)

 

 

 

 

Dimanche 9 mai :

Je suis réveillé très tôt comme à l'accoutumée, j'en profite pour écrire mon journal de bord.

 

En milieu de matinée, nous sortons à la recherche d'un technicien pour régler mon problème de téléphone portable. Mon opérateur ayant à ma surprise bloqué mon appareil (normal paraît-il parce que récent), celui-ci ne peut accepter les puces locales. Le technicien m'apprend donc qu'il a les moyens de le débloquer mais il faut, via l'opérateur, attendre jusqu'au lendemain. Cet incident me contrarie quelque peu, je dois le rconnaître, car j'ai des contacts à prendre pour réguler dans le temps mes différentes visites aux uns et aux autres.

 

Je tente une rencontre avec Belkacem B qui n'est malheureusement pas à son studio où j'apprends d'ailleurs qu'il travaille à Tizi quelques jours par semaine. Je ne m'y attendais pas. Bref, la rencontre est remise à plus tard.

 

Et comme midi approche, il est tout naturel de faire un crochet par le café "Mon village" où j'ai de fortes chances de retrouver des amis. En effet, j'ai le plaisir de rencontrer Slimane F, pompier de son état, oeuvrant à la caserne des Ouadhias. Je trouve, attablés, le nouveau directeur de la BADR à qui on me présente, Omar Z du village Taguemount El Djedid et des élus locaux. Nous nouons conversation autour d'un pot, en l'occurence pour moi un "théill's naana", un thé à la menthe.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 19:18

Mon quatrième retour en Kabylie  (7)

 

 

 

 

De retour à Ouadhias, nous nous rendons directement dans la famille Benmouhoub qui nous a invités à prendre le thé.

 

J'ai connu cette famille sur internet par l'intermédiaire d'un ami quelques mois seulement avant mon arrivée.

 

Ismaïl possède une très grande culture générale. Passionné d'histoire, de géographie...féru des oeuvres de Marcel Pagnol, doté d'une mémoire étonnante, il vous raconte, cite, explique, vous tient en haleine pendant des heures au point de vous soûler. S'il eût été prof, il aurait certainement passionné ses élèves.

 

Kabylie 2010 020

 


Sa maman Djouher, poétesse et écrivaine en tamazight, participe régulièrement à des concours de poésie. Contrairement à la plupart des femmes de son âge, elle maîtrise très bien la langue française, ce qui lui donne un avantage certain.

 

Kabylie 2010 019

 

Quant à Houria son épouse, c'est avec elle que par la webcam j'ai pu dans les mois précédents apprendre quelques mots supplémentaires de kabyle qui se sont ajoutés à mon maigre bagage. Parallèlement je lui ai appris quelques mots de français. Echange de bons procédés par correspondance. Prof de tamazight à Agouni Guehgrane, c'est une personne adorable, dynamique et très consciencieuse dans son travail.

 

Kabylie 2010 011

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