Mon quatrième retour en Kabylie (86)
Mardi 18 Mai
Ciel limpide dès potron minet, belle journée en perspective. Tant mieux, parce que la route va être longue. Je dois en effet me rendre pour quelques jours dans la contrée d'Akbou en Basse-Kabylie.
Avant le départ, j'ai droit, comme tous les matins depuis mon arrivée, au bisou et au sourire de Mélissa (Sissa) que Jedjiga a pris l'habitude de garder depuis quelque temps. La fillette s'est habituée au "roumi" (c'est à dire moi, l'étranger), à sa façon de parler, de s'habiller ...Elle ne sait pas, la pauvre, que je vais bientôt partir pour d'autres horizons. Son intelligence précoce et son adaptabilité linguistique révèlent qu'elle comprend déjà, si on se met à son niveau, les rudiments de l'arabe et du français en plus de sa langue maternelle dont elle fait l'apprentissage. Punaise, elle n'a que 2 ans et elle m'époustoufle ! Une fois de plus, cette constatation me conforte dans l'idée qu'il faut commencer à apprendre les langues étrangères dès le plus jeune âge, c'est à dire avant que les cordes vocales soient formées (surtout pour la prononciation).
9h30, c'est l'heure du départ pour ce long périple qui doit m'amener à Akbou en passant par le col de Chellata. La famille Hireche nous accompagne.
Passage obligé par la RN 12 qui relie Tizi-Ouzou à Béjaïa, puis bifurcation sur la droite vers les communes de Mekla et Djemaa Saharidj. La route légèrement sinueuse grimpe peu à peu. Nous laissons à droite la W 150 qui mène à Michelet et continuons tranquillement sur la W 250 en direction du col de Chellata.
A certains moments, nous risquons de nous égarer car les panneaux d'indication font défaut. Par l'absence de ces vecteurs de direction, on a l'impression que le pays n'a pas envie d'accueillir les touristes qui aimeraient pourtant, j'en suis convaincu, découvrir les trésors de toute nature qu'il regorge. La manne touristique ne semble pas la priorité des autorités officielles, la manne pétrolière y palliant largement pour le moment mais pour combien de temps ?
Heureusement Hacene est déjà passé par là et a gardé la mémoire du trajet et des lieux. Après avoir croisé la route Azazga-Michelet, nous poursuivons vers Tabouda. La route grimpe de plus en plus, même si le relief semble moins accidenté que du côté du Djurdjura. Le paysage n'est guère différent, on remarque sur les pentes orientales toujours autant d'oliviers et de chênes et quantité de villages s'étagent vers les sommets. Ce côté semble particulièrement peuplé alors que la rive occidentale vers Michelet apparaît plus aérée.
Plusieurs arrêts me permettent d'immortaliser sur la carte-mémoire de mon appareil ces jolis panoramas que je découvre pour la première fois.