Mon quatrième retour en Kabylie (21)
Mohand, mon chauffeur, appelle Smaïl L. pour l'informer de ma présence dont il ne se doute absolument pas. J'aime bien faire des surprises, elles n'en sont que plus sucrées quand elles sont bonnes.
Il nous rejoint joyeusement et le plaisir est partagé.
Smaïl est d'une nature simple, rurale, montagnarde. Sa bonhommie est à la mesure de sa générosité. Lors de la fête de mes retrouvailles le 11 mai 2007 avec une cinquantaine de mes élèves qui ne m'avaient pas revu depuis plus de 30 ans, il a offert le couscous à tout le monde. C'est un geste que personnellement je ne suis pas prêt d'oublier. Merci Smaïl.
Je ne sais si officiellement il est reconnu comme le chef de son village, mais je sais qu'il joue ce rôle à merveille. Il aime sa Kabylie et son village par-dessus tout. Il donne beaucoup de son temps pour l'animer, le moderniser, le transformer pour le bien de tous.
Il désire me montrer quelque chose, il nous emmène donc à son village. Je devine un peu de quoi il s'agit.
la salle des fêtes à gauche, le mausolée Cheikh el Mançour à droite
Arrivé sur place, je découvre la nouvelle construction jouxtant le mausolée du saint protecteur "Cheikh el Mançour". J'en avais vu les prémices en octobre 2008 lorsque les maçons en préparaient les fondations. Aujourd'hui la construction est pratiquement achevée et lotie de plusieurs salles. Elle pourra donc accueillir les nombreux participants à la fête annuelle donnée en l'honneur de ce saint. C'est une vaste oeuvre qu'il a menée à bien jusqu'à son terme. Il me rappelle en souriant de mon implication dans la réalisation de cette bâtisse puisque lors de mon dernier passage j'y avais laissé par amitié quelques deniers de ma poche.
Je suis ravi de voir et de savoir que ce lieu réunira à l'avenir des centaines de gens dans de meilleures conditions pour préparer, organiser, manger le couscous communautaire et bien sûr danser.