Mon quatrième retour en Kabylie (20)
Aït Chellala, que voici sous un autre angle, dernier village à la suite de Aït Abdelkrim, campe majestueusement sur son promontoire.
Idéalement placé pour une vision panoramique à plus de 180°, il permet de distinguer d'un côté le Djurdjura et la plaine des Ouadhias, de l'autre le secteur de Béni-Douala, Taguemount-Azzouz jusqu'aux limites plus lointaines de Larbaa Nath Iraten (ex Fort-National).
Plusieurs de mes anciens élèves sont issus de ce village, ainsi Mouloud L. et Smaïl L.
Leur nom portant la même initiale, je vous dois une explication. En 1896, l'administration coloniale décida de changer arbitrairement les patronymes des villageois. La raison invoquée était de faciliter le comptage des habitants et de mieux les localiser mais en réalité c'était pour les ficher afin de mieux les contrôler et d'intervenir en cas de rébellion. Chaque village se verra donc attribuer une lettre pour désigner les familles : ainsi la lettre O pour Tiki-Ouecht comme Ouali, Oubarèche et la lettre L poour Aït Chellala comme Lami, Latrous.
Smaïl L. que l'on voit ici près d'un vieux pressoir à huile est un sacré bonhomme dont il me tarde de vous parler dans le prochain épisode.