Mon quatrième retour en Kabylie (17)
Sur le chemin de crête qui mène de Tighilt au village de Tiki-Ouecht,
on peut encore voir par-ci par-là des sentes muletières au passé glorieux.
Elles gardent en mémoire les pas, les effluves et la sueur des usagers et des animaux dont l'âne n'est pas le moindre représentant.
A une certaine époque, aghyul (l'âne) était le maillon indispensable à la subsistance des montagnards kabyles. Aujourd'hui encore, dans cette région au relief accidenté, il remplace avantageusement le tracteur ou toute autre machine.
Je me souviendrai de Mr Rekhis, un aveugle d'Aït Abdelkrim, qui allait, pour le vendre, chercher du sable à la rivière en s'accrochant à la queue de son âne. Sans cet animal précieux, l'homme n'eut pu faire vivre sa famille dont j'ai eu deux fils comme élèves.